MON AVIS SUR LE SAMADEVA : UNE BELLE RENCONTRE QUI A CHANGÉ MA PRATIQUE DE PSYCHOLOGUE
La recherche de l’efficacité dans l’aide :
Dans ma pratique de psychologue, j’ai toujours cherché les chemins rusés pour accompagner les personnes à trouver le contact avec les ressources en eux. Parce que comprendre n’est pas suffisant pour aller mieux, j’ai exploré les mille et une pratiques qui accompagnent la compréhension. Comment agir pour aller mieux ? Comment redonner un élan de vie, et dans notre vie, à ce que l’on comprend dans le cadre des séances de thérapie ? J’avais donc testé des méthodes corporelles, de méditation ou de yoga, de l’hypnose ou des thérapies cognitivo-comportementales. J’ai fait une formation à la thérapie familiale et testé le psychodrame, les sculptures familiales, des techniques provocatives ou métaphoriques. Ce parcours de formation m’a apporté de nombreux outils et a élargi ma pensée, mais m’a laissé avec une certaine impression de dispersion, de confusion parfois : comment choisir la technique la plus adaptée pour chaque patient ? Comment proposer un accompagnement structuré qui intègre toute la diversité des regards possibles ?
Ma rencontre avec le Samadeva est venue éclairer cette recherche de façon très intéressante. L’approche est tellement vaste et les outils si nombreux qu’il n’est pas possible de tout détailler ici. Je vais retenir deux éléments qui ont été des clés pour moi, et qui à mon avis donnent une base essentielle à tout ce que l’on peut faire par ailleurs.
Un outil qui clarifie la pensée :
L’un est théorique : il s’agit de la notion « d’échelle des thérapies » qu’a enseignée Idris Lahore, fondateur de la Libre Université du Samadeva. Il est celui qui a enseigné et transmis tous ces savoirs et techniques après avoir fait la synthèse de traditions anciennes et des connaissances modernes auxquelles il était formé. Il nous rappelle que dans les troubles et maladies, qu’ils soient physiques ou psychologiques, de nombreuses causes peuvent être identifiées. Mais comment démêler tout ce qui se dit à travers une maladie, une dépression, un problème relationnel ?
La proposition est de remarquer que des éléments de différente nature concourent à la genèse des difficultés, et de les mettre en lien avec un niveau précis du fonctionnement humain. Puis il s’agira d’apporter des réponses spécifiques à chaque niveau. Echelonnés du plus dense (le niveau physique, corporel, structurel) au moins matériel (le niveau systémique et les influences transgénérationnelles), ces différents niveaux de causes demandent une réponse adaptée pour résoudre les blocages qui sont spécifiques. Cette vision de l’équilibre et de la santé m’a permis de structurer en un tout cohérent les différentes approches thérapeutiques que j’avais expérimenté. Quelle place donner à une pratique psychocorporelle comme le yoga ? Comment agir sur les émotions, ou sur les pensées qui provoquent ces émotions ? Comment remettre en circulation l’énergie en nous pour lever les blocages qui empêchent les améliorations durables des émotions négatives, ou entretiennent des croyances qui provoquent à leur tour ces émotions ? Sans rien rejeter de la médecine moderne ou des approches thérapeutiques classiques, le Samadeva propose des outils complémentaires, spécifiques à chaque niveau d’action.
C’est ainsi que dans ma pratique thérapeutique, en plus du corps, de la détente et du yoga que je propose très volontiers, j’utilise quotidiennement les Techniques Énergétiques par les Méridiens dans la résolution des émotions douloureuses, grâce à la percussion de points d’acuponcture qui dénouent les blocages énergétiques. J’affectionne aussi particulièrement le Traitement de Libération du Subconscient qui permet d’agir directement sur le niveau des pensées, et de se libérer des croyances limitantes.
Des pratiques apparemment simples et tellement percutantes !
C’est dans ces pratiques que j’ai trouvé surtout la deuxième clé essentielle dans l’accompagnement des patients : celle des techniques transgénérationnelles et systémiques, souvent connues sous le nom de Constellations Familiales. En effet, je m’étais déjà formée à la thérapie familiale classique pour élargir le champ d’intervention thérapeutique. J’étais donc consciente que l’individu ne vit jamais isolé mais que les champs relationnels dans lesquels il évolue participent à créer, à entretenir… ou à soulager les difficultés et les symptômes. Mais j’étais pourtant confrontée à des situations où visiblement, d’autres influences étaient à l’œuvre, sur lesquelles je n’avais pas de prise. A demi-mots, les histoires familiales se disent : les secrets, les répétitions, les poids du passé… et parfois les mystères, sur lesquels il n’était pas possible d’intervenir. En particulier dans le milieu de la protection de l’enfance où je travaille depuis longtemps, cette dimension des influences transgénérationnelle est palpable.
Idris Lahore a proposé grâce aux constellations familiales et mises en représentation des outils théoriques pour décoder ce qui se joue dans les familles, dans les systèmes. A travers les principes supérieurs d’appartenance, de place et d’équité dans les échanges, il est possible de repérer facilement les dysfonctionnements essentiels sur lesquels il faudra agir pour impulser plus d’équilibre.
Un principe essentiel, qui fait la différence :
Un seul exemple d’une question à ne jamais oublier : à quel endroit du système l’exclusion de quelqu’un vient blesser le principe d’appartenance ? Toutes les familles sont traversées par des histoires et des drames, qu’il est souvent difficile d’évoquer. On pense communément qu’il vaut mieux oublier la douleur causée par la mort de cet enfant renversé par une voiture alors qu’il avait 5 ans. Alors on n’en parle pas. On n’ose pas raconter que l’oncle qui est mort s’est en fait suicidé, car entre douleur et honte, on ne trouve pas les mots, on ne sait pas quoi faire de nos émotions. On ne raconte pas à son enfant que son père n’est pas le monsieur qu’il appelle « papa », mais un autre homme. On évite de se rappeler que son père est parti à sa naissance et qu’il vit aujourd’hui dans la rue : on a tellement peur que de savoir cela puisse donner envie à l’enfant de lui ressembler.
Alors ces vécus restent cachés. Apparemment. Car tout ce qui a existé dans un système continue à vivre, et l’information de ces blessures résonnent à travers le temps. Et soudain, un enfant, un petit dernier, développe une maladie grave, comme s’il voulait mourir à la place de quelqu’un. Un autre devient dépressif sans que l’on identifie de raison claire. Lui-même ne sait rien en dire. « C’est plus fort que moi » parvient-il à exprimer. Un troisième va s’engager sur un chemin d’exclusion, de relations inquiétantes ou de marginalisation, sans savoir que c’est son père biologique qu’il recherche à travers ses comportements.
C’est ce que la mise en représentation, outil central des constellations, nous montre. Le placement de représentants des membres de la famille permet d’externaliser ces images douloureuses que nous portons, souvent à notre insu. Les sensations, les émotions que vivent les représentants sont autant d’indications sur le lieu des blessures, des secrets, des loyautés invisibles que l’on appelle « intrications ». En les rendant visibles, nous pouvons commencer à les transformer, et donner ainsi des impulsions vers la guérison. A travers des placements, des paroles, des gestes symboliques, nous rétablissons les principes de l’équilibre des systèmes, souvent blessés lorsqu’il y a souffrance, échec ou symptômes, surtout lorsqu’ils sont récurrents. C’est comme si l’information douloureuse qui était bloquée dans les niveaux subtils de l’inconscient familial pouvait trouver une expression, se remettre en mouvement, et chercher un chemin de résolution moins douloureux.
Les conditions du bien-être
Car les relations à l’intérieur des systèmes sont aussi des champs d’énergie, qui rendent possible, ou non, certaines attitudes, certaines pensées, certains comportements. Et tout cela est plus ou moins favorable pour notre santé et notre bien-être. Grâce à ce travail systémique, nous créons les conditions pour que les prises de conscience lors du travail thérapeutique permettent de mettre en place les changements de croyances, d’émotions, et d’attitudes. Tant que ces nœuds douloureux agissent au niveau le plus subtil de notre être et de notre champ relationnel, nos efforts fonctionnent un temps, et s’épuisent.
La clé qui fait la différence : la qualité relationnelle
J’ai aimé surtout la façon dont cette approche transgénérationnelle est enseignée dans le Samadeva. Idris Lahore, qui a montré pendant des années des protocoles précis et clairs, des résolutions respectueuses de l’individu et de tous les membres de son système. Il a constamment insisté sur la qualité éthique du travail, sur la nécessaire inclusion de tout ce qui est, parce que c’est. Acceptation du principe de réalité qui nous rend plus tolérants et plus ouverts à la vie telle qu’elle est.
Dans son enseignement, j’ai vu une démonstration constante de cette capacité d’accueil et de bienveillance, qui plus que jamais est nécessaire dans un monde où s’imposent l’exclusion de ce qui dérange, le jugement de la différence, les exigences sur soi et sur les autres. A l’inverse, les pratiques du Samadeva mettent constamment l’accent sur la qualité relationnelle, et invitent à construire et nourrir ce champ de l’aide qui est fait d’acceptation et de douceur.
Dans ma pratique professionnelle :
Je vois aujourd’hui combien, dans le travail psychologique que je fais aussi bien avec des patients individuels que dans les institutions où j’interviens, cette qualité humaine simple et si souvent oubliée est au cœur de l’enjeu d’aide et d’accompagnement.
Et j’ai trouvé, dans toutes ces techniques du Samadeva, non seulement des pratiques mais aussi la dimension éthique et humaine qui est indissociable du travail d’écoute et d’aide. A mon avis, cette qualité qui devrait être essentielle non seulement dans le champ professionnel mais dans la vie !